vendredi 24 juillet 2015

Méridien de sang, ou le rougeoiment du soir dans l'Ouest, de Cormac McCarthy

De quoi ça parle ? 

"Dans les années 1850, un gamin de quatorze ans part au Texas rejoindre une bande de chasseurs payés pour exterminer les Indiens. Au milieu du désert, la loi n’existe plus. À ce jeu de massacre, seuls survivent ceux qui parviennent à éveiller la plus profonde et la plus intime sauvagerie... Avec cet anti-western basé sur des faits réels, l’auteur nous livre l’un de ses plus grands romans: noir, lyrique et violent."

 Pour quel lecteur ? 

Méridien de sang est une chevauchée lyrique et sanglante dans le désert mexicain, où le lecteur accompagne un groupe de mercenaires traquant des indiens (en vérité, on constatera rapidement qu’ils traquent tout ce qui bouge, pour le simple plaisir de tuer, ou tout simplement parce que l’alcool leur aura fait perdre la raison). Le thème de base attirera certainement le Cow-Boy, à condition qu'il accepte de sortir des stéréotypes du genre.

Il s’agit d’un livre basé sur la violence, et qui n’épargne pas le lecteur. Seul un vrai dur à cuire à des chances d’en sortir indemne. Pour les autres, je conseillerais de réfléchir à deux fois, car il s’agit vraiment d’un livre extrêmement brutal, à tel point que j’ai parfois dû le fermer, le temps de « me remettre » d’une scène trop difficile à supporter. Ce qui est d’autant plus difficile à supporter, c’est de savoir que de telles scènes se sont réellement déroulées (ou en tout cas auraient largement pu). Ce qu’on prend parfois pour un décor post-apocalyptique n’est autre que le désert mexicain, en milieu du 19ème siècle. De quoi donner des hauts-le-cœur, croyez-moi !

L’écriture de Cormac McCarthy est âpre, directe, elle sent le sable et la pierre brulante. Pour ma part, j’adore son style. Quand on lit Cormac McCarthy, c’est comme s’il y avait plus que notre imagination : il nous fait sentir l’odeur du désert et du sang, il nous fait sentir le vent chaud du désert sur le visage et enfin il nous fait sentir la fatigue et la faim. Même si parfois je n’ai pas adhéré totalement à l’ultra-violence de ce récit, je ne peux que constater la splendeur du style de McCarthy (vous aurez compris, je suis fan.).

Si vous avez peur de tenter l’aventure avec Méridien de sang, à cause de ce trop-plein de violence, je conseillerais de commencer par De si jolis chevaux, qui est un roman absolument magnifique, et qui donne un bel aperçu de l’œuvre de Cormac McCarthy. 

Un roman que Ridley Scott voulait adapter au cinéma. Et qui a inspiré l'album The last pale light in the West, de Ben Nichols (je vous invite vivement à écouter!)

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